Cocktail93




MARDI

DECEMBRE
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Marina Mniszek (vers 1588-24 décembre 1614) est une aventurière politique, de noblesse polonaise, qui a tenté par tous les moyens de ceindre la couronne des tsars.
Elle est la fille du voïévode Georges Mniszek, qui avait de nombreux contacts avec le roi polonais Sigismond III Vasa. Résidents à Sambor, c'est là, en 1604, que leur parent, Constantin Wisniewicki leur présente un étrange personnage déclarant être le prince Dimitri, frère du tsar défunt, Fédor Ier, qui aurait échappé de peu à la mort en 1591.
En réalité, il s'agit d'un imposteur, un moine défroqué du nom de Grigori Otrepiev. Le véritable Dimitri est vraiment mort accidentellement à Ouglitch, où le régent de l'époque, Boris Godounov, l'avait relégué avec sa mère. Depuis, Boris a succédé à Fédor, mais son autorité est contestée et plusieurs le soupçonnent d'avoir assassiné le vrai Dimitri.
Les Mniszek ont-ils vraiment cru; l'imposteur? En tout cas, ils ont agi comme tel. En effet, il est tombé amoureux de Marina et, s'il devenait tsar, des perspectives séduisantes s'ouvriraient pour eux. Un contrat de fiançailles est signé. S'il réussit à ceindre la couronne, Marina recevra un million de zlotys et la ville de Pskov. De son côté, Georges obtiendra les terres de Novgorod et de Severski. Conseillé par Georges, le roi polonais accepte de lever et de financer l'armée du faux Dimitri.
Celui-ci s'empare de Moscou en juin 1605 après avoir renversé les Godounov et prend le nom de Dimitri II. En novembre, il envoie à Marina sa demande officielle de mariage qui se fait par procuration à la cathédrale de Cracovie. Sigismond III y assiste de même que des centaines de diplomates étrangers. Même le pape y a envoyé un représentant.
Au printemps 1606, Marina part retrouver son époux. Elle est accompagnée de son père et d'une suite de 4000 personnes. Elle fait une entrée remarquée à Moscou le 24 avril. Le couronnement et le mariage officiel ont lieu le 8 mai. On ne sait pas si elle s'est alors convertie à l'orthodoxie ou si elle est restée catholique.
Son règne comme tsarine ne dure pas longtemps. Moins de dix jours plus tard, c'est le coup d'État. Des conjurés entrent de force au Kremlin. Le faux Dimitri se sauve par le fenêtre mais se casse une jambe en tombant. Il est rattrapé, exécuté, brûlé et ses cendres tirés au canon vers la Pologne. Le Zemski sobor choisit alors Vassili IV Chouiski comme tsar, et son premier geste est d'emprisonner les partisans du tsar déchu. Parmi eux, se trouvent évidemment Marina et son père.
Avec le second faux Dimitri
En 1608, un second faux Dimitri menace Moscou. Il s'est installé à Touchino, à quelques kilomètres de la capitale, et s'apprête à l'assiéger. Comme le premier imposteur, il est appuyé par Sigismond III. Vassili IV prend peur et négocie une entente avec le roi polonais. Celui-ci consent à retirer son appui au prétendant contre la libération de tous les prisonniers polonais. Les Mniszek peuvent ainsi quitter Moscou.
Alors que Georges fuit vers Iaroslavl, Marina se dirige lentement vers la Pologne. Elle est rattrapée et enlevée par un détachement du second faux Dimitri qui la ramène à Touchino. Surprise ! Elle dit « reconnaître » son époux, le tsar Dimitri II, qui a miraculeusement échappé à ses agresseurs. Évidemment, ce n'est pas lui mais cette reconnaissance fait évanouir certains doutes et lui apporte de nombreux appuis.
Malheureusement pour elle, le second faux Dimitri est assassiné à son tour en décembre 1610 dans des circonstances douteuses. Un mois plus tard, le 16 janvier, naît le fils qu'elle a eu de lui. Le patriarche Hermogène, qui avait affublé le faux Dimitri du surnom de Brigand de Touchino, donne celui de « Petit Brigand »' à son héritier.
Avec Ivan Zarucki
Marina, elle, s'est trouvé un nouveau protecteur (et un nouvel amant) en la personne d'Ivan Zarucki (en), ataman des Cosaques du Don. En 1612, ses troupes entreprennent le siège de Moscou. Les autres villes russes, qui veulent faire cesser cette période de troubles interminables, mobilisent une armée et repoussent les Cosaques de Zarucki vers le sud. Une partie des Cosaques se joint à leurs milices. Les autres, sous la conduite de l'ataman, se dirigent vers Astrakhan, emportant avec eux Marina et le « Petit Brigand ».
En 1613, Marina Mniszek voit la fin de ses espérances lorsque le Zemski Sobor élit Michel III Romanov comme nouveau tsar. La population, qui ne veut pas subir les foudres du nouveau maître, les oblige, elle et Zarucki, à quitter la ville. En juin 1614, près du fleuve Yaik, dans l'Oural, ils sont encerclés, capturés et ramenés à Moscou. Zarucki subit le supplice du pal. Le « Petit Brigand », un enfant âgé de trois ans, est pendu. Marina meurt peu de mois après en prison.
par EDNA  17

VENDREDI

NOVEMBRE
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Dolores Ibarruri Gomez dite la Pasionaria 1895-1989
Femme politique espagnole est née à Gallarta, Biscaye, 1895 et morte à Madrid, 1989
Membre de la direction du parti communiste espagnol à partir de 1932, elle milita activement en faveur de la cause républicaine durant la guerre civile. Elle se réfugia à Moscou à la chute de la République et ne rentra en Espagne qu'après la mort de Franco, en 1977. Peu après elle fut élue député des Asturies (1977-1979) et demeura, jusqu'à sa mort, présidente du parti communiste.
Celle que le monde entier a connue sous le nom de «la Pasionaria» était née à Gallarta, bourgade minière proche de Bilbao, le 9 décembre 1895, à l'époque où l'Espagne perdit toutes ses colonies. A Gallarta existait d'importantes mines où le mouvement ouvrier et progressiste se développait sous l'influence communiste.
D’ascendance à la fois basque et castillane, Dolores Ibarruri Gómez était la huitième de treize enfants. Son père était mineur de charbon, dévot et carliste. La famille avait une vie misérable.
Elle eut pourtant la chance, exceptionnelle dans un tel milieu, de fréquenter l’école primaire mais ne put réaliser son rêve de devenir institutrice. Elle entama un apprentissage de couturière, puis fut bonne à tout faire et se maria à vingt ans avec un mineur asturien, Julian Ruiz; ils eurent six enfants, dont quatre moururent à la naissance. Le couple ne fut pas heureux, séparé par les emprisonnements ou les voyages.
Son mari l’introduisit dans l’univers militant, les bibliothèques populaires, les bulletins politiques et syndicaux.
Elle commença à écrire sous le pseudonyme de la Pasionaria dans El Minero de Vizcaya, en 1918. Enthousiasmée par la révolution russe, membre du Parti socialiste en 1917, elle fut de la poignée de militants socialistes qui se tournèrent vers la IIIe Internationale; en 1920, elle était membre du comité provincial de Biscaye lors de la constitution du minuscule Parti communiste d’Espagne.
Belle femme au sourire éclatant et au port de reine, elle fit une carrière obscure mais rapide et fut élu au comité central en 1930 et au bureau politique au lendemain du VIe congrès, à Séville, en 1932 au Parti communiste espagnol, année où les électeurs des Asturies l'élirent pour la première député.
Elle fut arrêtée et poursuivie à plusieurs reprises par les autorités gouvernementales inquiets de son activité politique.
Elle voyage à Moscou où elle a un entretien avec Staline. En 1934 elle participe au congrès mondial des femmes à Paris. Prise par son activité politique intense, elle ne peut s'occuper de ses enfants qu'elle envoie en Union Soviètique pour poursuivre les études. Élue en février 1936 député sur la liste du Front populaire aux Asturies, elle devint vice-présidente des Cortes. Elle y défendit les catholiques et la constitution républicaine.
Pendant la guerre civile qui éclata quelques semaines plus tard, celle qu’on appelait la Pasionaria eut une activité fondamentale en s'adressant régulièrement à la population, et en se déplaçant très souvent au front. Sa personnalité chaleureuse, ses dons d’oratrice, l’impact de sa silhouette, vêtue de noir, de veuve des héros lui donnaient une dimension presque mythique.
Quand l’U.R.S.S. abandonna à l’automne de 1936 sa politique de non-intervention, la défense de Madrid passa au centre de l’attention de l’opinion mondiale. Avec ses formules célèbres «No pasarán» («Ils ne passeront pas»), «Antes morir de pie que vivir de rodillas» «Plutôt mourir debout que de vivre à genoux», elle incarna aux yeux de millions de ses contemporains la volonté de résistance au fascisme du peuple espagnol. Son adieu aux brigades internationales fut à cet égard très émouvant.
À la fin de la guerre civile, elle quitta l’Espagne en avion le 6 mars 1939 pour l'URSS.
Son fils mourut en combattant sur le front Russe en 1942, à Stalingrad. Elle en fut très affecté.
Sa position demeurait solide: membre du secrétariat de l’Internationale communiste en 1940 elle succéda à Díaz au secrétariat général du P.C.E. en 1942 et signa en tant que membre du présidium la résolution dissolvant l’Internationale communiste.
Résidant partiellement à Paris au lendemain de la guerre, elle se replia à nouveau sur l’U.R.S.S. pendant la guerre froide. En 1960, elle devint présidente du P.C.E., laissant le secrétariat général à Santiago Carrillo. Elle se maintint dès lors sur une position centriste, évitant rupture et éclats, tolérant 1’«eurocommunisme», mais n’oubliant jamais la référence à l’U.R.S.S. Elle voyaga à Cuba, en Chine, en Italie, en Suisse et en Yougolavie.
Elle revint en Espagne le 13 mai 1977, un an après la mort de Franco. Elle a alors 80 ans, et a passé 38 ans en exil. Elle revint en Asturies où elle fut à nouveau élu député. Elle n'abandonna jamais ses combats, et participa ainsi à la manifestation des mères sur la place des mères en Argentine. Elle vécut dans une retraite modeste, mais entourée d’honneurs.
Ses funérailles en 1989, eurent un caractère d’unanimité nationale avec l’hommage du personnel politique dans son ensemble et de centaines de milliers de Madrilènes et d’Espagnols pour qui cette femme de modeste envergure était devenue le symbole de la lutte populaire contre le fascisme.
Bio: mosaique.levillage.org

par EDNA  52

MARDI

NOVEMBRE
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Eliška Junková, née Alžběta Pospíšilová, connue également sous le nom d'Elizabeth Junek, le 16 novembre 1900 à Olomučany en Moravie-du-Sud, Empire autro-hongrois et morte le 5 janvier 1994 à Prague, est une pilote automobile tchèque, considérée comme étant l'une des meilleures femmes pilotes dans l'histoire du Grand Prix automobile. Elle termina notamment quatrième du Grand Prix d'Allemagne 1927 (vainqueur de classe moins de 3,0 l et d'une Coupe des Dames) sur Bugatti Type 35 de 2,0 l.
Enfance
Sixième des huit enfants d'un forgeron à Olomouc en Moravie, dans l'Empire austro-hongrois, elle a été surnommée « Smisek » dès son plus jeune âge en raison de son sourire omniprésent. À la fin de la Première Guerre mondiale, lorsque sa Moravie natale devint partie de la nouvelle République tchécoslovaque, elle trouva un emploi à la Banque Olomouc grâce à ses compétences en langues étrangères, développées en raison de son désir de voyager de par le monde. C'est là qu'elle rencontra Vincenc « Cenek » Junek, un jeune et ambitieux banquier qui partageait sa fascination pour la vitesse et deviendra plus tard son mari.
Son travail l'amena d'abord à Brno puis à Prague, puis à l'étranger en France et à Gibraltar, bien que la bureaucratie l'empêche de voyager en Afrique du Nord, à Londres ou à Ceylan comme elle en avait l'intention. Elle retourna ensuite à Paris pour rejoindre son amour, qui était alors devenu assez riche pour se consacrer à sa passion automobile.
Eliška se rappellera plus tard : « S'il doit être l'amour de ma vie, je ferais mieux d'apprendre à aimer ces damnés engins. » Mais elle tomba bientôt elle-même sous le charme des voitures de course de l'époque, particulièrement les Bugatti. Ils retournèrent à Prague en 1922, où elle prit clandestinement des leçons de conduite pour obtenir son permis. Entre-temps, Cenek avait commencé à concourir sérieusement. Il remporta en catégorie la course de côte de Zbraslav-Jiloviste en 1922, l'année où ils se marièrent enfin.
Au volant
La même année, le couple acheta une Mercedes, puis une Bugatti Type 30 qui avait précédemment concouru au Grand Prix automobile de France. Au début, elle travailla en tant que mécanicien de course auprès de son mari, mais une blessure à la main de son mari datant de la Première Guerre mondiale, qui affectait sa capacité à passer les vitesses, l'amena à le remplacer au volant. L'année suivante, elle courut seule, et à Lachotin-Tremosna remporta la course dans la catégorie Grand tourisme, devenant ainsi une célébrité du jour au lendemain. Elle finit ensuite première à Zbraslav-Jiloviste en 1925, et les Junek achetèrent leur deuxième Bugatti pour célébrer l'événement. Dès 1926, Eliška avait atteint un niveau qui lui permettait de participer à des courses dans toute l'Europe contre les meilleurs pilotes masculins de l'époque. Alors qu'elle gagnait en notoriété, s'attirant le surnom « Reine du volant » dans la presse automobile, Eliška fut anglicisé pour devenir Elizabeth.
En 1926, elle termina seconde dans la course de côte du Col du Klausen en Suisse, puis disputa le Targa Florio en Sicile, une course où l'endurance importait autant que la vitesse en raison d'une piste difficile, souvent boueuse. Mais Eliška était un pilote d'une grande technicité et elle est souvent mentionnée comme étant l'un des premiers pilotes à marcher le long d'un circuit avant la course, notant les principaux repères et repérant la meilleure ligne dans les virages. Exploitant ses préparations minutieuses au mieux, elle était en quatrième position avant de devoir abandonner à la suite d'un accident, performance qui lui valut un grand respect. En 1927, elle remporta la catégorie voitures de sport 3 litres au Grand Prix d'Allemagne à Nürburg et le handicap dames 50 kilomètres organisé à Montlhéry durant les 24 heures de Paris
Dans le but de remporter le Targa Florio de 1928, elle acheta une nouvelle Bugatti Type 35B afin de pouvoir concourir d'égale à égal avec ses meilleurs concurrents masculins. À la fin du premier tour, Eliška était en quatrième position derrière le fameux Louis Chiron dans sa Bugatti sponsorisée, mais au deuxième tour elle prit la tête. Au dernier tour, elle rencontra divers problèmes qui l'amenèrent à finir cinquième, se classant tout de même devant 25 autres concurrents de premier ordre, dont Luigi Fagioli, René Dreyfus, Ernesto Maserati et Tazio Nuvolari.
Tragédie
Au Grand Prix allemand au Nürburgring en juillet 1928, elle partagea la conduite avec son mari. Juste après l'avoir remplacée, son mari fit une sortie de piste et fut tué sur le coup. Eliška fut profondément affectée ; elle abandonna la course automobile, vendit ses voitures, et retourna à sa première passion, le voyage. Ettore Bugatti en personne lui offrit une nouvelle voiture pour son voyage à Ceylan, et l'embaucha pour explorer de nouvelles perspectives commerciales en Asie.
Eliška finit par se remarier peu après la Seconde Guerre mondiale. Mais de 1948 à 1964, les autorités communistes, désapprouvant le style de vie bourgeois et flamboyant qu'« Elizabeth Junek » avait mené, lui interdirent tout voyage à l'étranger. Tout comme Hellé Nice, sa célèbre homologue française, elle fut plus ou moins oubliée du monde de la course automobile. Mais elle vécut plus de 90 ans, assez pour voir tomber le rideau de fer et pour que la « Reine du volant » retrouve sa place dans l'histoire de la course automobile. En 1989, à l'âge de 88 ans, et contre les conseils de son médecin, elle participa en tant qu'invitée d'honneur à un événement Bugatti aux États-Unis.
Elle s'est éteinte paisiblement en 1994 à Prague, en République tchèque, âgée de 93 ans.

par EDNA  20

SAMEDI

OCTOBRE
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Micheline Ostermeyer, épouse Ghazarian, née le 23 décembre 1922 à Rang-du-Fliers, décédée le 17 octobre 2001 à Bois-Guillaume, est une ancienne athlète française, double médaillée olympique et détentrice de 13 médailles d'or en France dans sept disciplines différentes, et également une pianiste renommée.
Née en France, elle passe sa jeunesse en Tunisie où elle apprend le piano. Devant ses capacités, elle revient en France pour entrer au Conservatoire avec l'aide de Lazare-Lévy. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle retourne en Tunisie où, grâce à un père sportif, elle découvre le sport, pratiquant le basket-ball et l'athlétisme. Dès la fin de la guerre, elle devient concertiste, obtenant le premier prix de piano au Conservatoire de Paris (« Je consacre cinq heures par jour au piano et cinq heures par… semaine au sport ! »).
En parallèle, elle pratique toujours le sport et participe aux Championnats du monde universitaires de 1947 (médaille d'or en hauteur et au poids) et aux Jeux de Londres en 1948. À ces derniers, elle remporte trois médailles, deux titres olympiques au lancer du poids et au lancer du disque, et une médaille de bronze au saut en hauteur, tout en donnant un concert le soir de sa victoire au lancer du poids1. Elle est ainsi la première athlète française championne olympique. Seuls les quatre titres de Fanny Blankers-Koen l'empêchent de devenir la reine de ces Jeux.
Au disque, discipline qu'elle découvre trois semaines auparavant, elle progresse d'un mètre à chaque essai, pour terminer avec un lancer à 41,92 m. Cinq jours plus tard, elle gagne sa seconde médaille d'or en lançant, dès son premier essai, le poids à 13,75 m. Elle passe, également, 1,61 m pour obtenir la troisième place en hauteur2.
Athlète complète, elle remporte treize titres de championne de France dans sept disciplines différentes, que ce soit dans des courses, lancers ou sauts (titres aux 60 m, 80 m, haies, 4 × 100 m, hauteur, poids, disque et pentathlon) et elle bat dix-neuf records de France (1 au 80 m haies, un en hauteur, dix au poids, quatre au disque et trois au pentathlon).
Elle sera également championne d'Afrique du Nord et du Liban en basket-ball.
Elle remporte deux nouvelles médailles de bronze aux championnats d'Europe de Bruxelles, sur 80 mètres haies et au lancer du poids en 1950, après ses médailles d'argent sur 100 m et au poids gagnées en 1946.
Elle arrête l'année suivante la compétition sportive après seulement neuf sélections en équipe de France A de 1946 à 1951 (elle sera également licenciée au Stade français en fin de carrière), pour se consacrer à la musique dans une carrière de concertiste, qu'elle exerce jusqu'à la fin de ses jours..
"Douce, paisible, effacée, à l'opposé de toutes celles qui jouent les stars après avoir gagné un titre ou deux". dira d'elle André Halphen, au printemps 2003

par EDNA  34

MARDI

SEPTEMBRE
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Malala Yousafzai ou Malala Yousufzai (en ourdou : ملالہ یوسف زئی) est une militante pakistanaise des droits des femmes1, née le 12 juillet 1997 à Mingora, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, où les talibans locaux interdisaient aux filles de fréquenter l'école.
Elle a vécu à Mingora, principale ville du district de Swat, dans le Nord-Ouest du Pakistan, une zone proche de l'influence des talibans. Symbole de la lutte pour l'éducation des filles et contre les talibans, elle a reçu plusieurs distinctions pakistanaises et internationales à la suite de ses prises de position alors que sa région était l'objet d'une lutte entre les talibans pakistanais et l'armée. Durant son enfance, Malala a écrit un blog sous le pseudonyme « Gul Makai » pour la BBC2, racontant son point de vue sur l’éducation et sa vie sous la domination des Talibans. Elle a également été interviewée par la presse.
Le 9 octobre 2012, elle est victime d'une tentative d'assassinat où elle est grièvement blessée, un attentat condamné par toute la classe politique du pays. Elle est transférée vers l'hôpital de Birmingham au Royaume-Uni le 15 octobre pour suivre un traitement plus poussé. Cette attaque conduit à une médiatisation internationale de Malala Yousafzai.
En 2014, âgée de 17 ans, elle obtient le Prix Nobel de la paix avec l'Indien Kailash Satyarthi, ce qui fait d'elle la plus jeune lauréate de l'histoire de ce prix3.

par EDNA  20

DIMANCHE

SEPTEMBRE
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
La Seconde Guerre mondiale et l'élue de la Résistance
Alors que pendant la Seconde Guerre mondiale, tout le monde admire son courage, elle n'est pas inquiétée par l'occupant nazi, pour la simple et bonne raison qu'elle est inconnue des services allemands.
Vexée par cette indifférence, elle finit par se rendre dans les locaux de la Gestapo où elle déclare : « Messieurs, je suis Marthe Richard, celle qui vous a fait tant de mal au cours de la dernière guerre ».
L'officier lui fait répéter son nom, qui ne lui dit rien, et pour cause, sa vie d'« espionne » durant la Première Guerre n'étant qu'affabulation. Elle se rapproche alors de certains membres de la Gestapo, ainsi que de François Spirito, un mafieux marseillais collaborateur. À l'été 1944, elle se fait intégrer dans les Forces françaises de l'intérieur. Elle se forge ainsi un destin de grande résistante qu'elle racontera dans plusieurs de ses mémoires.
En 1945, héroïne des deux guerres, elle est élue conseillère dans le 4e arrondissement de Paris sur la liste de la Résistance Unifiée (proche du MRP). Bien que mentionnés sur des documents officiels, ses hauts faits de résistance comportent nombre de contradictions troublantes et ont été accueillis avec beaucoup de scepticisme.
La fermeture des maisons closes
Elle dépose le 13 décembre 1945 devant le Conseil municipal de Paris un projet pour la fermeture des maisons closes. Dans son discours, elle ne s’en prend pas tant aux prostituées qu’à la société, responsable selon elle, de la « débauche organisée et patentée » et à la mafia, qui bénéficie de la prostitution réglementée ; le propos permet aussi de rappeler que le milieu de la prostitution s'est compromis avec l’Occupant pendant la guerre. Sa proposition est votée et le 20 décembre 1945. Encouragée, Marthe Richard commence une campagne de presse pour le vote d'une loi généralisant ces mesures. La fermeture des maisons closes est appliquée à partir du 6 novembre 1946
Environ 1 400 établissements sont fermés, dont 195 à Paris (177 établissements officiels) : les plus connus comme le Chabanais, le Sphinx, La Rue des Moulins, le One-two-two mais aussi les sinistres maisons d’abattage comme le Fourcy et le Charbo… Beaucoup de tenanciers de maisons closes se reconvertiront en propriétaires d'hôtels de passe. La prostitution est alors une activité libre ; seules sont interdites son organisation et son exploitation – le proxénétisme – et ses manifestations visibles
Controverses
En 1947, l'agent secret Jean Violan (un Russe naturalisé français dont le véritable nom est Joseph Davrichewy) raconte dans France Dimanche les affabulations de Marthe Richard : « Marthe Richard est une imposteuse, ce n'est ni une héroïne nationale, ni une espionne de grande classe »
En 1948, on découvre que Mme Crompton étant anglaise par mariage (sa demande de réintégration fut refusée en 1937, car plusieurs enquêtes sur elle étaient en cours) son élection était donc illégale, ainsi que les votes auxquels elle avait participé. L'affaire n'a cependant pas eu de suites.
Après quoi, le directeur du Crapouillot Jean Galtier-Boissière remet en cause les « services à la nation » de Marthe Richard, et l'inspecteur de la Sûreté nationale Jacques Delarue, « spécialiste » des faux héros de guerre, qui enquête pendant deux ans avant de l'accuser en juin 1954 d'organisation de malfaiteurs, de vol de bijoux et de recel pendant l'Occupation, puis pour faux certificats de naissance, méfait qu'elle reconnaîtra plus tard.
Emprisonnée à la Petite-Roquette, elle bénéficie d'un non-lieu le 31 mai 195524.
Elle fonde un prix de littérature érotique, le prix Tabou, publie des livres dont Appel des sexes en 1951 dans lequel elle revient sur ses positions : considérant qu'elle a été instrumentalisée par Léo Hamon et Pierre Lefaucheux, chefs de son groupe de Résistance, elle n'est plus contre la réouverture des maisons closes.
Elle continue de faire des conférences sur sa « vie d'espionne ». En février 1971, elle est invitée aux Dossiers de l'écran, où l'on remet en question son passé d'aviatrice, d'espionne et de résistante. Pour se justifier, elle publie début 1974 ses derniers Mémoires, Mon destin de femme.
Après avoir retrouvé le devant de l'actualité en 1978-1979, lors d'une controverse sur la réouverture des maisons closes où elle tient des propos confus, Marthe Richard meurt quatre ans plus tard, le 9 février 1982 à Paris, âgée de 93 ans, à son domicile.
par EDNA  15

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SAMEDI

SEPTEMBRE
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
L'espionne
Le 25 mai 1916 elle se retrouve veuve de guerre, Henri Richer étant fauché par une salve d'artillerie à Massiges sur le front de Verdun.
Marthe Richer raconte qu'elle devient, grâce à son amant Jean Violan (jeune anarchiste géorgien Joseph Davrichewy appartenant au Deuxième Bureau), espionne sous les ordres du capitaine Ladoux, chef du service de contre-espionnage SCR . Ladoux lui donne un nom de code (L'Alouette
Pour approcher l'attaché naval de l'ambassade allemande à Madrid, Hans Von Krohn, elle devient sa maîtresse, et par là même une agent double.
Elle fréquente dans la capitale espagnole Mata Hari, toutes les deux étant sous le commandement du colonel Denvignes alors sur place. Après qu'elle a été victime d'un accident d'automobile avec Von Krohn, Léon Daudet s'indigne de cette compromission dans le quotidien l'Action Française. Sa carrière d'agent étant révélée par la presse, elle doit rentrer en France où elle découvre que son nom est rayé du service et le capitaine Ladoux arrêté : il est accusé d'espionnage au profit de l'Allemagne à l'instar de son agent Mata Hari.
En avril 1926, fréquentant les immigrés anglais vivant à Paris, elle épouse le Britannique Thomas Crompton, directeur financier de la fondation Rockefeller, mécène de la restauration du Petit Trianon, qui meurt subitement en 1928 d'une crise d'urémie à Genève.
Thomas Crompton a pris des dispositions testamentaires pour qu'elle reçoive de la part de la fondation Rockfeller une rente mensuelle de 2 000 francs, indexée sur le coût de la vie.
Elle mène alors grand train à Bougival et passe ses soirées dans les boîtes à la mode, ce qui lui vaut le surnom de « veuve joyeuse ». Parallèlement, on la suspecte de voler dans des bureaux d'études en aéronautique des plans de fabrication pour l'Intelligence Service.
En 1930, le capitaine Ladoux, libéré et rétabli au poste de commandant, publie ses Mémoires romancés. Le volume sur Marthe Richer intitulé « Marthe Richard espionne au service de la France » ne fut, lui, qu'invention. Son héroïne, réclamant la moitié des énormes droits d'auteur qu'il a amassés, reçoit le conseil d'écrire ses propres mémoires... Elle le fera, en affabulant, et publie - reprenant le pseudonyme de Marthe Richard - un best-seller : Ma vie d'espionne au service de la France (qui sera adapté au cinéma en 1937 dans Marthe Richard, au service de la France, avec Edwige Feuillère dans le rôle de l’espionne). Elle devient brusquement une héroïne en racontant comment elle a pu faire arrêter plusieurs agents allemands, comment elle a remis à Ladoux le procédé des encres secrètes de l'ennemi ou les déplacement des sous-marins UB 52.
Dès lors, elle donne dans toute la France conférences rémunérées et vols de démonstration à bord du Potez 43 prêté par le ministère de l'Air.
Après cinq années à courir les cabinets ministériels, sous la pression médiatique, son amant Édouard Herriot, chef du gouvernement de l'époque, obtient le 17 janvier 1933 la Légion d'honneur pour Mme veuve Crompton dans la catégorie Affaires étrangères, avec la mention « Services signalés rendus aux intérêts français ».
Cette mention conforte le mythe de l'espionne alors qu'il s'agit d'honorer à travers elle Thomas Crompton et les dons financiers de la fondation Rockefeller.
Cependant cette théorie a été mise à mal en 2016 car les archives prouvent que Marthe Richard a bien obtenu cette décoration à titre personnel (Affaires étrangères car elle était Britannique) et pas pour son mari défunt.
par EDNA  40

VENDREDI

SEPTEMBRE
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Marthe Richard1, née Betenfeld le 15 avril 1889 à Blâmont et morte le 9 février 1982 à Paris, est une prostituée, aviatrice, espionne et femme politique française. La loi de fermeture des maisons closes en France en 1946 porte communément son nom.
De l'enfance à la prostitution
Issue d'une famille modeste (son père Louis Betenfeld, violent et alcoolique, est ouvrier brasseur et sa mère Marie Lartisant domestique), Marthe Betenfeld a un frère et une sœur aînés, Camille et Jeanne. Elle est envoyée quelques années dans une institution catholique et son destin semble tout tracé : couturière, comme sa sœur aînée.
Puis elle devient à Nancy apprentie culottière, à quatorze ans. Le métier ne l'enchantant guère, elle fugue de chez ses parents. Elle est interpellée pour racolage en mai 1905 par la Police des mœurs et ramenée chez ses parents. Elle fugue à nouveau à 16 ans et se retrouve à Nancy, ville avec une importante garnison militaire, où elle tombe amoureuse d'un Italien se disant sculpteur mais qui se révèle être un proxénète. Il l'envoie sur le trottoir, puis elle devient prostituée dans les « bordels à soldats » de Nancy. Devant effectuer plus de 50 passes par jour, elle tombe rapidement malade et contracte la syphilis. Renvoyée du bordel, dénoncée par un soldat pour lui avoir transmis la syphilis et fichée par la police (où elle est inscrite comme prostituée mineure le 21 août 1905), elle est contrainte de s'enfuir à Paris. Elle rentre dans un « établissement de bains » rue Godot-de-Mauroy (maison close d'un standing supérieur à ses anciennes maisons d'abattage) où elle rencontre, un soir de septembre 1907, Henri Richer, mandataire aux Halles. Le riche industriel l'épouse le 13 avril 1915. Elle fait alors table rase de son passé et devient une respectable bourgeoise de la Belle Époque dans son hôtel particulier de l'Odéon. Elle demande à être rayée du fichier national de la prostitution, ce qui lui est refusé.
L'aviatrice
Son futur mari lui achète un avion qui devient alors sa passion. Marthe Richard obtient son brevet de pilote le 23 juin 1913 (no 1369), devenant la sixième Française à obtenir ce diplôme. Elle a, auparavant, fait un peu d'aérostation, et est membre de la Stella, un aéroclub féminin créé en 1908 par l'aéronaute de l'Aéronautique Club de France Marie Surcouf qui regroupe les premières aéronautes sportives puis les premières aviatrices. Par la suite, elle participe à des meetings aériens dont celui de Nantes, de Château-Gontier et de Pornic. La presse, qui la trouve frêle et volontaire, la surnomme « l'Alouette ». Elle se blesse grièvement le 31 août 1913 à La Roche-Bernard en atterrissant sur un terrain non approprié. Elle passe trois semaines dans le coma et en gardera des séquelles à vie.
Elle reprend son entraînement le 5 février 1914 sur son tout nouveau Caudron G.3 pour participer au meeting de Zurich
Elle donne à penser à la presse de l'époque qu'elle a battu le record féminin de distance en volant depuis Le Crotoy, en baie de Somme, jusqu'à Zurich. En fait, elle se fait accompagner par un aviateur dénommé « Poulet » et, suite à des pannes, ils atterrissent dans une prairie d'où, démontant leur avion, ils le convoient par train jusqu'à la campagne zurichoise d'où elle redécolle et s'écrase au sol
En 1914, elle participe à la fondation de l'Union patriotique des aviatrices françaises dans le but de devenir pilote militaire ; c'est un échec.
par EDNA  31

MERCREDI

AOUT
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Emily Wilding Davison est née le 11 octobre 1872 à Blackheath, au sud-est de Londres. Fille d'un homme d'affaires, Charles Davison, et de sa seconde épouse Margaret, elle est scolarisée à la Kensington High School. Elle intègre ensuite le Royal Holloway College de l'université de Londres où elle étudie la littérature jusqu'à la mort de son père, survenue en 1893. Elle doit alors abandonner ses études, sa mère ne pouvant faire face aux frais d'inscription.
Elle devient gouvernante, puis exerce le métier d'institutrice à Edgbaston et Worthing. Après avoir repris les cours au St Hugh's College de l'université d'Oxford en dehors de ses heures de travail, elle obtient son diplôme avec mention (first class honours) en 1897
Engagement au WSPU
Emily Davison est gouvernante dans une famille du Berkshire jusqu'en 1906, date à laquelle elle rejoint une organisation militant pour le droit de vote des femmes au Royaume-Uni, le Women's Social and Political Union (WSPU), fondé par Emmeline Pankhurst. À partir de 1909, elle se consacre entièrement au mouvement et gagne sa vie en écrivant dans des revues comme Votes for Women, le journal du WSPU. Au sein de l'organisation, Davison est considérée comme une militante dévouée, mais aussi comme un « électron libre » (wild card) menant des actions radicales de sa propre initiative.
Davison s'adonne à des actes de désobéissance civile et est emprisonnée à neuf reprises. En avril 1911, elle parvient à se glisser dans la chapelle du palais de Westminster et passe la nuit précédent le recensement cachée dans une armoire afin de déclarer symboliquement la Chambre des communes comme son domicile. Sous les verrous, elle continue de protester, observe des grèves de la faim et est nourrie de force.
En 1912, elle purge une peine de six mois pour avoir mis le feu à des boîtes aux lettres. Davison endommage sa colonne vertébrale lorsqu'elle enjambe un garde-corps à la prison d'Holloway et se jette dans la cage d'escalier pour attirer l'attention sur la douloureuse pratique du gavage. Sa chute est stoppée par un grillage métallique.
Par la suite, elle explique : « Dans mon esprit, vint l'idée qu'un geste de protestation désespéré devait être entrepris afin de mettre un terme à l'horrible torture que l'on nous infligeait. » (« In my mind was the thought that some desperate protest must be made to put a stop to the hideous torture which was now being our lot. »).
Le 4 juin 1913, Emily Davison se trouve parmi les 500 000 spectateurs du Derby d'Epsom, une prestigieuse course hippique. Elle est placée à l'intérieur du virage de Tattenham Corner. Durant la course, elle passe sous la barrière de sécurité et pénètre sur la piste. Elle s'approche d'Anmer, un cheval de course monté par le jockey Herbert Jones et appartenant au roi George V, qui la renverse. Davison est hospitalisée et meurt de ses blessures le 8 juin.
Ses funérailles ont lieu le 14 à Bloomsbury, dans le district de Camden. 2 000 suffragettes, appartenant à différentes associations militantes, entre autres le WSPU, la Women's Freedom League et la Church League for Women's Suffrage, assistent à la cérémonie. Davison est inhumée à Morpeth.
Un film de l'incident tourné par British Pathé (en), Emily Davison Throws Herself Under The Kings Horse (1913)
Interprétations de son geste
Les raisons de son geste font débat. L'évènement a été interprété comme une tentative de suicide ou un accident. Le médecin légiste qui l'examine conclut à un accident (misadventure). Sa famille doute qu'elle ait voulu se suicider, Davison n'ayant pas laissé de lettre à sa mère avant de se rendre au derby. Deux drapeaux du WSPU sont retrouvés dans son manteau11, son sac contient un ticket de retour et une invitation pour une manifestation de suffragettes, ce qui pousse les historiens à écarter l'hypothèse du suicide.
Un reportage diffusé en mai 2013 par la chaîne de service public Channel 4 présente des images de l'incident d'Epsom filmées en 1913 pour le journal cinématographique Gaumont sous trois angles différents. Le film a été restauré pour l'occasion. La présentatrice Clare Balding (en) et son équipe estiment que Davison était en bonne position pour voir les concurrents du Derby arriver et s'est dirigée intentionnellement vers Anmer afin de suspendre une écharpe aux couleurs du WSPU à la bride du cheval appartenant au roi George V. Selon Balding, la militante aurait sous-estimé la vitesse des concurrents, et n'aurait pu éviter la collision.
par EDNA  31

VENDREDI

AOUT
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Comme pour Romy Schneider, Lucrece Borgia, en tete de lecture dans la catégorie Portrait de Femmes nous créons ce 2nd volet concernant Evan Peron consacré à sa carrière politique après avoir posté une brève biographie d'Evita
Sa carrière politique
Eva Perón exerçant le pouvoir d’une manière qui apparaissait très personnelle et sur un mode affectif, il en a été abusivement déduit que son action n’était déterminée que par ses propres opinions et par les caractéristiques psychologiques de sa personnalité ; en réalité, elle œuvrait toujours dans le cadre politique et idéologique défini par Juan Perón51.
Lors d’un rassemblement le 1 octobre 1951, Juan Perón lui-même, évoquant brièvement le rôle politique d’Evita au sein du péronisme, y distingua trois volets : sa relation avec les syndicats, sa fondation caritative, et son action auprès des femmes argentines52.
1) Entretenant d’excellents contacts avec les dirigeants syndicaux, elle permit au péronisme de renforcer son emprise sur le monde ouvrier. Celui-ci en effet, témoin la persistance des grèves, n’était pas inconditionnellement acquis au régime ;
2) Par sa fondation caritative (au demeurant largement superflue, ses fonctions ayant pu être remplies par des institutions publiques idoines), elle avait mis en place, entre le dirigeant Juan Perón et le peuple, une interface propre à donner du péronisme un visage charnel, généreux, humain, ce dont une bureaucratie impersonnelle aurait été incapable. De même, elle usait dans ses discours d’un langage émotionnel et direct, au contraire du caractère plus abstrait du discours politique de Juan Perón. Eva figurait ainsi comme trait d’union entre le pouvoir péroniste et les descamisados — « parlant à Juan Perón au nom du peuple, et au peuple au nom de Juan Perón ».
3) la création du Parti péroniste féminin lui permit de mobiliser une majorité du nouvel électorat féminin en faveur de Juan Perón.
On peut y ajouter son rôle de prêtresse des grands rituels du régime péroniste et d’orchestrateur du culte de la personnalité de Juan Perón. Il n’était guère d’événement susceptible d’attirer l’attention du public (inauguration d’une piscine ou d’une usine, remises de médaille etc.) où Evita ne fût présente ; toute occasion de ce type était prétexte à la tenue d’un de ces rituels coutumiers du régime, qui s’accompagnaient immanquablement de force embrassades de bambins et de marques d’amour pour les descamisados et la patrie. Les deux principaux de ces rituels étaient la journée du premier mai et la célébration du 17 octobre, dans le cérémonial desquels Eva Perón occupait sa propre place.
Enfin, plus incidemment, elle s’attacha, par sa tournée européenne, à corriger la mauvaise image du péronisme à l’étranger.

par EDNA  15

DIMANCHE

JUILLET
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Né le 29 mai 1830 à Vroncourt-la-Côte (Haute-Marne), fille illégitime d'un notable et d'une servante, Louise Michel reçoit dans la famille de ses grands-parents paternels une éducation affectueuse et soignée. Après avoir obtenu un brevet d'institutrice, elle s'installe à Paris en 1856 pour y exercer ce métier. Mais elle se consacre également à la poésie, et, bientôt, à la politique, au sein du mouvement blanquiste.
C'est durant la Commune de Paris que se révèle son dévouement à la cause révolutionnaire. La «Vierge rouge» déploie alors une activité inlassable : propagandiste, animatrice d'un club politique, ambulancière, elle participe également à la plupart des combats contre les troupes de Versailles. Arrêtée au terme de la Semaine Sanglante, elle est, en 1873, condamnée à la déportation en Nouvelle-Calédonie.
En exil, Louise Michel côtoie brièvement le libelliste Henri Rochefort. Plus sérieusement, elle se convertit à l'anarchisme et se lie à la population canaque. En 1880, l'amnistie générale des crimes commis sous la Commune l'autorise à regagner la métropole.
Figure dès lors incontournable du mouvement anarchiste français, Louise Michel est étroitement surveillée par la police, qui l'arrête à plusieurs reprises pour ses participations à des manifestations ou des meetings insurrectionnels. L'âge venu, elle repart inlassablement, à chacune de ses sorties de prison, pour de longues tournées de conférences à travers la France et le monde. C'est au cours de l'une d'entre elles qu'elle s'éteint le 9 Janvier 1905 à Marseille, victime d'une pneumonie.
source: herodote.net


par EDNA  19

SAMEDI

JUILLET
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Sofka Dolgorouky est née en 1907 à Saint-Petersbourg en Russie. Elle est la fille du prince Peter Alexandrovitch Dolgorouky.
Son grand-père, le prince Dolgorouky était grand maréchal à la cour impérial de Russie et un descendants des fondateurs de Moscou.
Elle épouse un russe exilé, Léo Zinovieff en 1931. Divorcée, elle épouse un anglais, Grey Skipwith en 1937. Ils auront un fils, Patrick, né en 1938.
Engagé dans la Royal Air Force, Grey Skipwith sera tué en 1942.
En juin 1940, elle est à Paris. Arrêtée par les Allemands en novembre 1940 en tant que britannique, elle est internée à Besançon.
En 1943, 280 juifs polonais, porteurs de passeports, de titres de propriétés foncières ou de promesses d’autorisations d’immigration vers l’Amérique du Sud (obtenus, soit en bonne et due forme et par précaution au début de la guerre, soit parfois par corruption de fonctionnaires), arrivent de Varsovie pour être internés au Camp de Vittel.
Sofka Skipwith* et Madeleine White* (épouse Steinberg), également britannique, vont essayer de les aider, autant qu'elles le pourront.
En lien avec la résistance française, elles obtiennent de faux papiers qu'elles distribuent à de jeunes juifs internés.
Le 3 avril 1943, Sofka Skipwith* parvient à faire passer à la résistance, dans un tube de dentifrice, la liste des 250 juifs porteurs de passeports sud-américains internés au Camp de Vittel écrite sur du papier à cigarettes.
La résistance française parvient à envoyer cette liste à Lisbonne pour être envoyée à Londres afin d'alerter Balfour, Churchill, les organisations juives internationales et les autorités alliées sur la présence de ces juifs polonais à Vittel.
Sofka Skipwith* et Madeleine White* et quelques autres organisent des cours d'anglais qui les aideront à mieux s'intégrer.
En janvier 1944, les Allemands doutent de l'authenticité de ces passeports sud-américains, d'autant que certains gouvernements sud-américains refusent de reconnaître les documents et les immigrations. Une commission d’enquête de la Gestapo procèdera sur place à un prétendu examen des documents. La plupart d'entre eux seront déportés de Drancy vers Auschwitz les 18 avril et 16 mai 1944, dont le poète Itzhak Katzenelson et son fils Zwi.
Après ces déportations, il ne reste que 60 juifs porteurs de passeports sud-américains.
Sofka Skipwith* et Madeleine White* réussissent, avec l'aide de la résistance française, à faire sortir un certain nombre d'enfants du camp et parviennent à sauver un nouveau né juif après l'arrestation de sa mère à l'hôpital. Elles vont parvenir à faire sortir du camp Franklin Geller, confortablement installé dans un colis vide de la Croix-Rouge.
Madeleine White* parvient également à aider des juifs à se cacher à l’intérieur du camp.
Sofka Skipwith* sera libéré en juillet 1944 lors d'un échange de prisonniers britanniques contre des prisonniers allemands.
Le 2 septembre 1944, les Allemands désertent le camp. Madeleine White* est libérée après 42 mois d’emprisonnement. Rapatriée en Grande Bretagne, elle rentre en France en mai 1945.
Elle sera nommée Juste parmi les Nations en Grande-Bretagne le 14 juin 1998.
Source: http://www.ajpn.org/


par EDNA  23

              
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