Cocktail93




DIMANCHE

SEPTEMBRE
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
La Seconde Guerre mondiale et l'élue de la Résistance
Alors que pendant la Seconde Guerre mondiale, tout le monde admire son courage, elle n'est pas inquiétée par l'occupant nazi, pour la simple et bonne raison qu'elle est inconnue des services allemands.
Vexée par cette indifférence, elle finit par se rendre dans les locaux de la Gestapo où elle déclare : « Messieurs, je suis Marthe Richard, celle qui vous a fait tant de mal au cours de la dernière guerre ».
L'officier lui fait répéter son nom, qui ne lui dit rien, et pour cause, sa vie d'« espionne » durant la Première Guerre n'étant qu'affabulation. Elle se rapproche alors de certains membres de la Gestapo, ainsi que de François Spirito, un mafieux marseillais collaborateur. À l'été 1944, elle se fait intégrer dans les Forces françaises de l'intérieur. Elle se forge ainsi un destin de grande résistante qu'elle racontera dans plusieurs de ses mémoires.
En 1945, héroïne des deux guerres, elle est élue conseillère dans le 4e arrondissement de Paris sur la liste de la Résistance Unifiée (proche du MRP). Bien que mentionnés sur des documents officiels, ses hauts faits de résistance comportent nombre de contradictions troublantes et ont été accueillis avec beaucoup de scepticisme.
La fermeture des maisons closes
Elle dépose le 13 décembre 1945 devant le Conseil municipal de Paris un projet pour la fermeture des maisons closes. Dans son discours, elle ne s’en prend pas tant aux prostituées qu’à la société, responsable selon elle, de la « débauche organisée et patentée » et à la mafia, qui bénéficie de la prostitution réglementée ; le propos permet aussi de rappeler que le milieu de la prostitution s'est compromis avec l’Occupant pendant la guerre. Sa proposition est votée et le 20 décembre 1945. Encouragée, Marthe Richard commence une campagne de presse pour le vote d'une loi généralisant ces mesures. La fermeture des maisons closes est appliquée à partir du 6 novembre 1946
Environ 1 400 établissements sont fermés, dont 195 à Paris (177 établissements officiels) : les plus connus comme le Chabanais, le Sphinx, La Rue des Moulins, le One-two-two mais aussi les sinistres maisons d’abattage comme le Fourcy et le Charbo… Beaucoup de tenanciers de maisons closes se reconvertiront en propriétaires d'hôtels de passe. La prostitution est alors une activité libre ; seules sont interdites son organisation et son exploitation – le proxénétisme – et ses manifestations visibles
Controverses
En 1947, l'agent secret Jean Violan (un Russe naturalisé français dont le véritable nom est Joseph Davrichewy) raconte dans France Dimanche les affabulations de Marthe Richard : « Marthe Richard est une imposteuse, ce n'est ni une héroïne nationale, ni une espionne de grande classe »
En 1948, on découvre que Mme Crompton étant anglaise par mariage (sa demande de réintégration fut refusée en 1937, car plusieurs enquêtes sur elle étaient en cours) son élection était donc illégale, ainsi que les votes auxquels elle avait participé. L'affaire n'a cependant pas eu de suites.
Après quoi, le directeur du Crapouillot Jean Galtier-Boissière remet en cause les « services à la nation » de Marthe Richard, et l'inspecteur de la Sûreté nationale Jacques Delarue, « spécialiste » des faux héros de guerre, qui enquête pendant deux ans avant de l'accuser en juin 1954 d'organisation de malfaiteurs, de vol de bijoux et de recel pendant l'Occupation, puis pour faux certificats de naissance, méfait qu'elle reconnaîtra plus tard.
Emprisonnée à la Petite-Roquette, elle bénéficie d'un non-lieu le 31 mai 195524.
Elle fonde un prix de littérature érotique, le prix Tabou, publie des livres dont Appel des sexes en 1951 dans lequel elle revient sur ses positions : considérant qu'elle a été instrumentalisée par Léo Hamon et Pierre Lefaucheux, chefs de son groupe de Résistance, elle n'est plus contre la réouverture des maisons closes.
Elle continue de faire des conférences sur sa « vie d'espionne ». En février 1971, elle est invitée aux Dossiers de l'écran, où l'on remet en question son passé d'aviatrice, d'espionne et de résistante. Pour se justifier, elle publie début 1974 ses derniers Mémoires, Mon destin de femme.
Après avoir retrouvé le devant de l'actualité en 1978-1979, lors d'une controverse sur la réouverture des maisons closes où elle tient des propos confus, Marthe Richard meurt quatre ans plus tard, le 9 février 1982 à Paris, âgée de 93 ans, à son domicile.
par EDNA  8

SAMEDI

SEPTEMBRE
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
L'espionne
Le 25 mai 1916 elle se retrouve veuve de guerre, Henri Richer étant fauché par une salve d'artillerie à Massiges sur le front de Verdun.
Marthe Richer raconte qu'elle devient, grâce à son amant Jean Violan (jeune anarchiste géorgien Joseph Davrichewy appartenant au Deuxième Bureau), espionne sous les ordres du capitaine Ladoux, chef du service de contre-espionnage SCR . Ladoux lui donne un nom de code (L'Alouette
Pour approcher l'attaché naval de l'ambassade allemande à Madrid, Hans Von Krohn, elle devient sa maîtresse, et par là même une agent double.
Elle fréquente dans la capitale espagnole Mata Hari, toutes les deux étant sous le commandement du colonel Denvignes alors sur place. Après qu'elle a été victime d'un accident d'automobile avec Von Krohn, Léon Daudet s'indigne de cette compromission dans le quotidien l'Action Française. Sa carrière d'agent étant révélée par la presse, elle doit rentrer en France où elle découvre que son nom est rayé du service et le capitaine Ladoux arrêté : il est accusé d'espionnage au profit de l'Allemagne à l'instar de son agent Mata Hari.
En avril 1926, fréquentant les immigrés anglais vivant à Paris, elle épouse le Britannique Thomas Crompton, directeur financier de la fondation Rockefeller, mécène de la restauration du Petit Trianon, qui meurt subitement en 1928 d'une crise d'urémie à Genève.
Thomas Crompton a pris des dispositions testamentaires pour qu'elle reçoive de la part de la fondation Rockfeller une rente mensuelle de 2 000 francs, indexée sur le coût de la vie.
Elle mène alors grand train à Bougival et passe ses soirées dans les boîtes à la mode, ce qui lui vaut le surnom de « veuve joyeuse ». Parallèlement, on la suspecte de voler dans des bureaux d'études en aéronautique des plans de fabrication pour l'Intelligence Service.
En 1930, le capitaine Ladoux, libéré et rétabli au poste de commandant, publie ses Mémoires romancés. Le volume sur Marthe Richer intitulé « Marthe Richard espionne au service de la France » ne fut, lui, qu'invention. Son héroïne, réclamant la moitié des énormes droits d'auteur qu'il a amassés, reçoit le conseil d'écrire ses propres mémoires... Elle le fera, en affabulant, et publie - reprenant le pseudonyme de Marthe Richard - un best-seller : Ma vie d'espionne au service de la France (qui sera adapté au cinéma en 1937 dans Marthe Richard, au service de la France, avec Edwige Feuillère dans le rôle de l’espionne). Elle devient brusquement une héroïne en racontant comment elle a pu faire arrêter plusieurs agents allemands, comment elle a remis à Ladoux le procédé des encres secrètes de l'ennemi ou les déplacement des sous-marins UB 52.
Dès lors, elle donne dans toute la France conférences rémunérées et vols de démonstration à bord du Potez 43 prêté par le ministère de l'Air.
Après cinq années à courir les cabinets ministériels, sous la pression médiatique, son amant Édouard Herriot, chef du gouvernement de l'époque, obtient le 17 janvier 1933 la Légion d'honneur pour Mme veuve Crompton dans la catégorie Affaires étrangères, avec la mention « Services signalés rendus aux intérêts français ».
Cette mention conforte le mythe de l'espionne alors qu'il s'agit d'honorer à travers elle Thomas Crompton et les dons financiers de la fondation Rockefeller.
Cependant cette théorie a été mise à mal en 2016 car les archives prouvent que Marthe Richard a bien obtenu cette décoration à titre personnel (Affaires étrangères car elle était Britannique) et pas pour son mari défunt.
par EDNA  32

VENDREDI

SEPTEMBRE
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Marthe Richard1, née Betenfeld le 15 avril 1889 à Blâmont et morte le 9 février 1982 à Paris, est une prostituée, aviatrice, espionne et femme politique française. La loi de fermeture des maisons closes en France en 1946 porte communément son nom.
De l'enfance à la prostitution
Issue d'une famille modeste (son père Louis Betenfeld, violent et alcoolique, est ouvrier brasseur et sa mère Marie Lartisant domestique), Marthe Betenfeld a un frère et une sœur aînés, Camille et Jeanne. Elle est envoyée quelques années dans une institution catholique et son destin semble tout tracé : couturière, comme sa sœur aînée.
Puis elle devient à Nancy apprentie culottière, à quatorze ans. Le métier ne l'enchantant guère, elle fugue de chez ses parents. Elle est interpellée pour racolage en mai 1905 par la Police des mœurs et ramenée chez ses parents. Elle fugue à nouveau à 16 ans et se retrouve à Nancy, ville avec une importante garnison militaire, où elle tombe amoureuse d'un Italien se disant sculpteur mais qui se révèle être un proxénète. Il l'envoie sur le trottoir, puis elle devient prostituée dans les « bordels à soldats » de Nancy. Devant effectuer plus de 50 passes par jour, elle tombe rapidement malade et contracte la syphilis. Renvoyée du bordel, dénoncée par un soldat pour lui avoir transmis la syphilis et fichée par la police (où elle est inscrite comme prostituée mineure le 21 août 1905), elle est contrainte de s'enfuir à Paris. Elle rentre dans un « établissement de bains » rue Godot-de-Mauroy (maison close d'un standing supérieur à ses anciennes maisons d'abattage) où elle rencontre, un soir de septembre 1907, Henri Richer, mandataire aux Halles. Le riche industriel l'épouse le 13 avril 1915. Elle fait alors table rase de son passé et devient une respectable bourgeoise de la Belle Époque dans son hôtel particulier de l'Odéon. Elle demande à être rayée du fichier national de la prostitution, ce qui lui est refusé.
L'aviatrice
Son futur mari lui achète un avion qui devient alors sa passion. Marthe Richard obtient son brevet de pilote le 23 juin 1913 (no 1369), devenant la sixième Française à obtenir ce diplôme. Elle a, auparavant, fait un peu d'aérostation, et est membre de la Stella, un aéroclub féminin créé en 1908 par l'aéronaute de l'Aéronautique Club de France Marie Surcouf qui regroupe les premières aéronautes sportives puis les premières aviatrices. Par la suite, elle participe à des meetings aériens dont celui de Nantes, de Château-Gontier et de Pornic. La presse, qui la trouve frêle et volontaire, la surnomme « l'Alouette ». Elle se blesse grièvement le 31 août 1913 à La Roche-Bernard en atterrissant sur un terrain non approprié. Elle passe trois semaines dans le coma et en gardera des séquelles à vie.
Elle reprend son entraînement le 5 février 1914 sur son tout nouveau Caudron G.3 pour participer au meeting de Zurich
Elle donne à penser à la presse de l'époque qu'elle a battu le record féminin de distance en volant depuis Le Crotoy, en baie de Somme, jusqu'à Zurich. En fait, elle se fait accompagner par un aviateur dénommé « Poulet » et, suite à des pannes, ils atterrissent dans une prairie d'où, démontant leur avion, ils le convoient par train jusqu'à la campagne zurichoise d'où elle redécolle et s'écrase au sol
En 1914, elle participe à la fondation de l'Union patriotique des aviatrices françaises dans le but de devenir pilote militaire ; c'est un échec.
par EDNA  18

MERCREDI

AOUT
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Emily Wilding Davison est née le 11 octobre 1872 à Blackheath, au sud-est de Londres. Fille d'un homme d'affaires, Charles Davison, et de sa seconde épouse Margaret, elle est scolarisée à la Kensington High School. Elle intègre ensuite le Royal Holloway College de l'université de Londres où elle étudie la littérature jusqu'à la mort de son père, survenue en 1893. Elle doit alors abandonner ses études, sa mère ne pouvant faire face aux frais d'inscription.
Elle devient gouvernante, puis exerce le métier d'institutrice à Edgbaston et Worthing. Après avoir repris les cours au St Hugh's College de l'université d'Oxford en dehors de ses heures de travail, elle obtient son diplôme avec mention (first class honours) en 1897
Engagement au WSPU
Emily Davison est gouvernante dans une famille du Berkshire jusqu'en 1906, date à laquelle elle rejoint une organisation militant pour le droit de vote des femmes au Royaume-Uni, le Women's Social and Political Union (WSPU), fondé par Emmeline Pankhurst. À partir de 1909, elle se consacre entièrement au mouvement et gagne sa vie en écrivant dans des revues comme Votes for Women, le journal du WSPU. Au sein de l'organisation, Davison est considérée comme une militante dévouée, mais aussi comme un « électron libre » (wild card) menant des actions radicales de sa propre initiative.
Davison s'adonne à des actes de désobéissance civile et est emprisonnée à neuf reprises. En avril 1911, elle parvient à se glisser dans la chapelle du palais de Westminster et passe la nuit précédent le recensement cachée dans une armoire afin de déclarer symboliquement la Chambre des communes comme son domicile. Sous les verrous, elle continue de protester, observe des grèves de la faim et est nourrie de force.
En 1912, elle purge une peine de six mois pour avoir mis le feu à des boîtes aux lettres. Davison endommage sa colonne vertébrale lorsqu'elle enjambe un garde-corps à la prison d'Holloway et se jette dans la cage d'escalier pour attirer l'attention sur la douloureuse pratique du gavage. Sa chute est stoppée par un grillage métallique.
Par la suite, elle explique : « Dans mon esprit, vint l'idée qu'un geste de protestation désespéré devait être entrepris afin de mettre un terme à l'horrible torture que l'on nous infligeait. » (« In my mind was the thought that some desperate protest must be made to put a stop to the hideous torture which was now being our lot. »).
Le 4 juin 1913, Emily Davison se trouve parmi les 500 000 spectateurs du Derby d'Epsom, une prestigieuse course hippique. Elle est placée à l'intérieur du virage de Tattenham Corner. Durant la course, elle passe sous la barrière de sécurité et pénètre sur la piste. Elle s'approche d'Anmer, un cheval de course monté par le jockey Herbert Jones et appartenant au roi George V, qui la renverse. Davison est hospitalisée et meurt de ses blessures le 8 juin.
Ses funérailles ont lieu le 14 à Bloomsbury, dans le district de Camden. 2 000 suffragettes, appartenant à différentes associations militantes, entre autres le WSPU, la Women's Freedom League et la Church League for Women's Suffrage, assistent à la cérémonie. Davison est inhumée à Morpeth.
Un film de l'incident tourné par British Pathé (en), Emily Davison Throws Herself Under The Kings Horse (1913)
Interprétations de son geste
Les raisons de son geste font débat. L'évènement a été interprété comme une tentative de suicide ou un accident. Le médecin légiste qui l'examine conclut à un accident (misadventure). Sa famille doute qu'elle ait voulu se suicider, Davison n'ayant pas laissé de lettre à sa mère avant de se rendre au derby. Deux drapeaux du WSPU sont retrouvés dans son manteau11, son sac contient un ticket de retour et une invitation pour une manifestation de suffragettes, ce qui pousse les historiens à écarter l'hypothèse du suicide.
Un reportage diffusé en mai 2013 par la chaîne de service public Channel 4 présente des images de l'incident d'Epsom filmées en 1913 pour le journal cinématographique Gaumont sous trois angles différents. Le film a été restauré pour l'occasion. La présentatrice Clare Balding (en) et son équipe estiment que Davison était en bonne position pour voir les concurrents du Derby arriver et s'est dirigée intentionnellement vers Anmer afin de suspendre une écharpe aux couleurs du WSPU à la bride du cheval appartenant au roi George V. Selon Balding, la militante aurait sous-estimé la vitesse des concurrents, et n'aurait pu éviter la collision.
par EDNA  20

VENDREDI

AOUT
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Comme pour Romy Schneider, Lucrece Borgia, en tete de lecture dans la catégorie Portrait de Femmes nous créons ce 2nd volet concernant Evan Peron consacré à sa carrière politique après avoir posté une brève biographie d'Evita
Sa carrière politique
Eva Perón exerçant le pouvoir d’une manière qui apparaissait très personnelle et sur un mode affectif, il en a été abusivement déduit que son action n’était déterminée que par ses propres opinions et par les caractéristiques psychologiques de sa personnalité ; en réalité, elle œuvrait toujours dans le cadre politique et idéologique défini par Juan Perón51.
Lors d’un rassemblement le 1 octobre 1951, Juan Perón lui-même, évoquant brièvement le rôle politique d’Evita au sein du péronisme, y distingua trois volets : sa relation avec les syndicats, sa fondation caritative, et son action auprès des femmes argentines52.
1) Entretenant d’excellents contacts avec les dirigeants syndicaux, elle permit au péronisme de renforcer son emprise sur le monde ouvrier. Celui-ci en effet, témoin la persistance des grèves, n’était pas inconditionnellement acquis au régime ;
2) Par sa fondation caritative (au demeurant largement superflue, ses fonctions ayant pu être remplies par des institutions publiques idoines), elle avait mis en place, entre le dirigeant Juan Perón et le peuple, une interface propre à donner du péronisme un visage charnel, généreux, humain, ce dont une bureaucratie impersonnelle aurait été incapable. De même, elle usait dans ses discours d’un langage émotionnel et direct, au contraire du caractère plus abstrait du discours politique de Juan Perón. Eva figurait ainsi comme trait d’union entre le pouvoir péroniste et les descamisados — « parlant à Juan Perón au nom du peuple, et au peuple au nom de Juan Perón ».
3) la création du Parti péroniste féminin lui permit de mobiliser une majorité du nouvel électorat féminin en faveur de Juan Perón.
On peut y ajouter son rôle de prêtresse des grands rituels du régime péroniste et d’orchestrateur du culte de la personnalité de Juan Perón. Il n’était guère d’événement susceptible d’attirer l’attention du public (inauguration d’une piscine ou d’une usine, remises de médaille etc.) où Evita ne fût présente ; toute occasion de ce type était prétexte à la tenue d’un de ces rituels coutumiers du régime, qui s’accompagnaient immanquablement de force embrassades de bambins et de marques d’amour pour les descamisados et la patrie. Les deux principaux de ces rituels étaient la journée du premier mai et la célébration du 17 octobre, dans le cérémonial desquels Eva Perón occupait sa propre place.
Enfin, plus incidemment, elle s’attacha, par sa tournée européenne, à corriger la mauvaise image du péronisme à l’étranger.

par EDNA  10

DIMANCHE

JUILLET
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Né le 29 mai 1830 à Vroncourt-la-Côte (Haute-Marne), fille illégitime d'un notable et d'une servante, Louise Michel reçoit dans la famille de ses grands-parents paternels une éducation affectueuse et soignée. Après avoir obtenu un brevet d'institutrice, elle s'installe à Paris en 1856 pour y exercer ce métier. Mais elle se consacre également à la poésie, et, bientôt, à la politique, au sein du mouvement blanquiste.
C'est durant la Commune de Paris que se révèle son dévouement à la cause révolutionnaire. La «Vierge rouge» déploie alors une activité inlassable : propagandiste, animatrice d'un club politique, ambulancière, elle participe également à la plupart des combats contre les troupes de Versailles. Arrêtée au terme de la Semaine Sanglante, elle est, en 1873, condamnée à la déportation en Nouvelle-Calédonie.
En exil, Louise Michel côtoie brièvement le libelliste Henri Rochefort. Plus sérieusement, elle se convertit à l'anarchisme et se lie à la population canaque. En 1880, l'amnistie générale des crimes commis sous la Commune l'autorise à regagner la métropole.
Figure dès lors incontournable du mouvement anarchiste français, Louise Michel est étroitement surveillée par la police, qui l'arrête à plusieurs reprises pour ses participations à des manifestations ou des meetings insurrectionnels. L'âge venu, elle repart inlassablement, à chacune de ses sorties de prison, pour de longues tournées de conférences à travers la France et le monde. C'est au cours de l'une d'entre elles qu'elle s'éteint le 9 Janvier 1905 à Marseille, victime d'une pneumonie.
source: herodote.net


par EDNA  10

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SAMEDI

JUILLET
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Sofka Dolgorouky est née en 1907 à Saint-Petersbourg en Russie. Elle est la fille du prince Peter Alexandrovitch Dolgorouky.
Son grand-père, le prince Dolgorouky était grand maréchal à la cour impérial de Russie et un descendants des fondateurs de Moscou.
Elle épouse un russe exilé, Léo Zinovieff en 1931. Divorcée, elle épouse un anglais, Grey Skipwith en 1937. Ils auront un fils, Patrick, né en 1938.
Engagé dans la Royal Air Force, Grey Skipwith sera tué en 1942.
En juin 1940, elle est à Paris. Arrêtée par les Allemands en novembre 1940 en tant que britannique, elle est internée à Besançon.
En 1943, 280 juifs polonais, porteurs de passeports, de titres de propriétés foncières ou de promesses d’autorisations d’immigration vers l’Amérique du Sud (obtenus, soit en bonne et due forme et par précaution au début de la guerre, soit parfois par corruption de fonctionnaires), arrivent de Varsovie pour être internés au Camp de Vittel.
Sofka Skipwith* et Madeleine White* (épouse Steinberg), également britannique, vont essayer de les aider, autant qu'elles le pourront.
En lien avec la résistance française, elles obtiennent de faux papiers qu'elles distribuent à de jeunes juifs internés.
Le 3 avril 1943, Sofka Skipwith* parvient à faire passer à la résistance, dans un tube de dentifrice, la liste des 250 juifs porteurs de passeports sud-américains internés au Camp de Vittel écrite sur du papier à cigarettes.
La résistance française parvient à envoyer cette liste à Lisbonne pour être envoyée à Londres afin d'alerter Balfour, Churchill, les organisations juives internationales et les autorités alliées sur la présence de ces juifs polonais à Vittel.
Sofka Skipwith* et Madeleine White* et quelques autres organisent des cours d'anglais qui les aideront à mieux s'intégrer.
En janvier 1944, les Allemands doutent de l'authenticité de ces passeports sud-américains, d'autant que certains gouvernements sud-américains refusent de reconnaître les documents et les immigrations. Une commission d’enquête de la Gestapo procèdera sur place à un prétendu examen des documents. La plupart d'entre eux seront déportés de Drancy vers Auschwitz les 18 avril et 16 mai 1944, dont le poète Itzhak Katzenelson et son fils Zwi.
Après ces déportations, il ne reste que 60 juifs porteurs de passeports sud-américains.
Sofka Skipwith* et Madeleine White* réussissent, avec l'aide de la résistance française, à faire sortir un certain nombre d'enfants du camp et parviennent à sauver un nouveau né juif après l'arrestation de sa mère à l'hôpital. Elles vont parvenir à faire sortir du camp Franklin Geller, confortablement installé dans un colis vide de la Croix-Rouge.
Madeleine White* parvient également à aider des juifs à se cacher à l’intérieur du camp.
Sofka Skipwith* sera libéré en juillet 1944 lors d'un échange de prisonniers britanniques contre des prisonniers allemands.
Le 2 septembre 1944, les Allemands désertent le camp. Madeleine White* est libérée après 42 mois d’emprisonnement. Rapatriée en Grande Bretagne, elle rentre en France en mai 1945.
Elle sera nommée Juste parmi les Nations en Grande-Bretagne le 14 juin 1998.
Source: http://www.ajpn.org/


par EDNA  17

MERCREDI

MAI
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Simone Lucie-Ernestine-Marie-Bertrand de Beauvoir est née à Paris, au 103 boulevard du Montparnasse, le 9 janvier 1908, issue d’un milieu aisé (son père est avocat), est l’aînée d’une famille de deux enfants. Sa mère est une catholique dévote qui élève ses deux filles dans un cadre strict et traditionnel.
Elle fit ses études jusqu’au baccalauréat dans le très catholique Institut Désir entre 1913 et 1925.
À l’adolescence, Simone de Beauvoir devient athée et décide de consacrer sa vie aux études et à l’écriture.
Des revers de fortune obligent sa famille à déménager au 6e étage du 71 rue de Rennes. Simone vit là, sans ascenseur ni eau courante, jusqu’en 1929.
Elle étudie la philosophie à la Sorbonne à Paris où elle rencontre Jean-Paul Sartre avec qui elle partagera sa vie. Elle passe son agrégation en 1929 à l’âge de 21 ans. Il est reçu premier au concours et elle, seconde. Pour être indépendante et s’éloigner en particulier d’une mère omniprésente, elle s’installe ensuite dans un petit studio appartenant à sa grand-mère, 91 avenue Denfert-Rochereau, où elle vit jusqu’en 1931.
Elle enseigne la philosophie à Marseille en 1931-1932, puis à Rouen. Elle ne revient à Paris comme professeur de philosophie au lycée Molière qu’en 1936. Sartre a alors été muté à Laon.
Elle achève Quand prime le spirituel en 1939, mais ne le publiera qu’en 1979.
Elle arrête l’enseignement en 1943, année où son premier livre, L’invitée, est édité.
Ardente avocate de l’existentialisme incarné par son compagnon Jean-Paul Sartre, elle soulève des questionnements afin de trouver un sens à la vie dans l’absurdité d’un monde dans lequel nous n’avons pas choisi de naître. Associée à celle de Sartre, son oeuvre s’en différencie dans la mesure où elle aborde le caractère concret des problèmes préférant une réflexion directe et ininterrompue sur le vécu.
Paru en 1949, le célèbre Deuxième sexe, où s’exprime avec virulence et sur un ton nouveau le refus de l’infériorité 'naturelle' de la femme, devient l’ouvrage de référence du mouvement féministe mondial. À partir de 1947, les voyages se succèdent, aux États-Unis, où elle séjourne en 1950, en Afrique et en Europe.
En 1954, le prix Goncourt attribué à son roman Les mandarins où revivent les années glorieuses du groupe existentialiste confronté à des choix politiques et intellectuels délicats attire sur son oeuvre l’attention du grand public.
Elle continue à voyager, en Chine (1955), à Cuba et au Brésil (1960), en Union soviétique (1962) tout en poursuivant la rédaction de ses mémoires et son action pour la libération de la femme.
En 1971, elle assure la direction d’une revue d’extrême gauche 'Les Temps Modernes' qu’elle a fondée avec Sartre.
À partir de 1980, après la mort de Sartre, sa santé physique et mentale se détériore à cause de sa dépendance à l’égard de l’alcool et des amphétamines. Elle meurt le 14 avril 1986, à l’hôpital Cochin, à l’âge de 78 ans et est enterrée dans la même tombe que Sartre.
Cette biographie de Simone de Beauvoir vous a été présentée par mes-biographies.com
par EDNA  8

MARDI

MAI
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Catalina de Erauso naît à Saint-Sébastien, au pays basque, en Espagne en 1592
Elle est la fille de Miguel de Erauso y de María Pérez de Gallárraga y Arce. Son père est un militaire d'un grade important, commandant de la province aux ordres du roi Felipe III.
Encore enfant, peut-être dès quatre ans, elle entre au couvent dominicain de Saint-Sébastien en même temps que ses sœurs Isabel et María. Sa tante Úrsula de Urizá y Sarasti, soeur de sa mère, y est prieure. Catalina doit être élevée selon les règles du catholicisme et est destinée à devenir nonne.
En raison de son caractère explosif, elle est bientôt transférée au monastère San Bartolomé de Saint-Sébastien, où les règles sont plus strictes, et elle y vit jusqu'à ses quinze ans. Elle se rend alors compte qu'elle n'a pas la vocation pour devenir nonne et refuse de prononcer les vœux. Après une énième bagarre avec une autre pensionnaire nommée Catalina de Aliri, qui vaut à Catalina de Erauso d'être enfermée en cellule, Catalina de Erauso décide de quitter le couvent.
Une nuit, elle vole les clés du couvent et s'enfuit, habillée en homme. Elle n'a alors même jamais vu une rue.
Départ du couvent
Elle s'habille alors en homme et prend le nom de "Francisco de Loyola", puis quitte San Sebastian pour Valladolid. Depuis là, elle visite Bilbao où elle s'enrôle sur un navire avec l'aide de quelques compatriotes basques. Elle arrive en Amérique espagnole et s'engage comme soldat sous le nom de Alonso Díaz Ramírez de Guzmán. Elle sert sous les ordres de plusieurs capitaines, dont, semble-t-il, son propre frère.
Soldat
Elle sert au Chili durant la guerre d'Arauco contre les indiens mapuches (alors appelés les Araucans). Elle acquiert alors une réputation de soldat courageux, de joueur et de bagarreur. Cette carrière militaire animée culmine par sa promotion au grade de lieutenant, titre qui combiné avec sa jeunesse au couvent lui vaudra le surnom de La nonne lieutenant (La Monja Alférez).
Elle était semble-t-il une duelliste acharnée, responsable de la mort de douzaines d'hommes. Selon son autobiographie, parmi eux, son propre frère qu'elle tua par inadvertance lors d'une altercation nocturne. Elle prétend ne l'avoir pas reconnu avant d'entendre ses cris d'agonie dans la nuit.
Commerçante
Elle fait également du commerce, toujours avec des hommes d'affaires basques. Elle continue ses duels et tue indistinctement des soldats, des fonctionnaires ou des officiers de la Couronne espagnole. Elle doit à plusieurs reprises trouver refuge dans des églises, demandant le droit d'asile, pour empêcher les soldats de l'arrêter. Ses origines basques lui permettent toujours de retrouver un emploi, malgré son passé criminel.
Elle rompt à plusieurs reprises des promesses de mariage avec plusieurs femmes.
Bien que condamnée à mort plusieurs fois, elle parvient à fuir le Chili pour ce qui est aujourd'hui l'Argentine, la Bolivie et le Pérou
Après un duel à Cuzco lors duquel elle tue un homme, elle est gravement blessée et confesse son sexe sur ce qu'elle pense être son lit de mort. Elle survit cependant et après une convalescence de quatre mois elle part pour Guamanga. Là-bas, pour échapper à de nouveaux ennuis, elle confesse publiquement son sexe à l'évêque . À son invitation, elle entre alors au couvent et son périple continue des deux côtés de l'océan. En 1620, elle travaille chez l'archevêque de Lima, puis en 1624, elle arrive en Espagne.
Elle se rend à Rome puis dans le reste de l'Italie où elle obtient une notoriété telle qu'elle obtient du Pape Urbain VIII une dispense spéciale l'autorisant à porter des vêtements masculins. Son portrait, peint par Francesco Crescenzio sera perdu.
En 1626, le voyageur et explorateur italien Pietro della Valle mentionne Catalina de Erauso dans sa dix-septième lettre de Rome, datée du 11 juillet et adressée à son ami Mario Schipano : il dit avoir accueilli chez lui le 5 juin « l’Alfiere Caterina d’Arcuso, Biscayenne, arrivée la veille même d’Espagne », qui lui est présentée par son ami Rodrigo de San Miguel. Le peintre Francesco Crescentio fait alors un portrait d'elle.
De retour en Espagne, Francisco Pacheco (le beau-père de Velázquez) fait son portrait en 1630.
Elle quitte à nouveau l'Espagne en 1645, cette fois pour la Nouvelle-Espagne avec la flotte de Pedro de Ursua, elle devient conducteur de mules sur la route de Veracruz. Là-bas, elle se fait appeler Antonio de Erauso.
Catalina de Erauso meurt à Cuetlaxtla en 1650.
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MERCREDI

AVRIL
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Marie 1ère d’Écosse — également connue dans sa forme gaélique écossaise de « Mairi Ire » ou encore sous le nom de « Marie, reine des Écossais » (Mary, Queen of Scots en anglais) — née Marie Stuart (8 décembre 1542 et morte le 8 février 1587), était une souveraine du royaume d’Écosse et reine de France qui fut emprisonnée en Angleterre par sa cousine, la reine Élisabeth Ire d’Angleterre. Après avoir été condamnée pour trahison, elle fut exécutée à la hache en 1587.
Fille de Marie de Guise et de Jacques V d’Écosse, elle doit son nom de Stuart à la francisation de la maison Stewart, nom de la branche dynastique de son père1.
Marie Stuart fut reine d’Écosse à la mort de son père, quasiment dès sa naissance — elle n'a alors que six jours — du 14 décembre 1542 au 24 juillet 1567. Elle est probablement la plus connue des souverains écossais, en grande partie à cause de son destin tragique qui inspira écrivains, compositeurs et cinéastes. Elle fut aussi reine de France à dix-sept ans (de 1559 à 1560), après l’accession au trône de son époux François II. De fait, en Europe, elle fait partie des rares reines régnantes d’un État donné, à avoir été en même temps reine consort d’un autre État (la France), à l’instar de Marie Ire d’Angleterre qui fut juste avant elle reine consort de l'Espagne dirigée par Philippe II. De plus, elle était la prétendante d'un troisième État, l'Angleterre (comme reine régnante également), de par la descendance non pas de son père et grand-père - de Stuarts écossais - mais aussi de sa grand-mère Marguerite d'Angleterre, sœur d'Henri VIII et donc héritière du trône anglais à partir du moment où la descendance d'Henri VIII s'éteint et/ou est considérée comme illégitime.
Marie se maria trois fois. À 15 ans, elle épousa tout d’abord, le 24 avril 1558 à Paris, François de France (alors âgé de 14 ans, il est le fils de Henri II) qui devint roi de France en 1559 sous le nom de François II. Six ans plus tard, elle épouse en secondes noces à Édimbourg, Henry Stuart, dit « Lord Darnley » et comte de Lennox qui devint par ce mariage duc d’Albany et roi d’Écosse. Enfin le 15 mai 1567 2, elle s’unit à James Hepburn, comte de Bothwell qui devint duc des Orcades et prince consort d’Écosse.
par EDNA  9

MARDI

AVRIL
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Une enfance dorée et un mariage clinquant
Isabel est née en 1567, à Lima ou en Galice, personne n’est vraiment d’accord. Ce qu’on sait, c’est qu’elle a onze frères et sœurs, c’est beaucoup.
Au Pérou, il est de coutume que les garçons prennent le nom de leur père : Barreto, et les filles de la mère : Del Castro. Or, comme si son père voulait la distinguer de toutes ses sœurs, il décide de donner son nom à la petite Isabel. De plus, il va lui donner la même éducation que ses fils. Petite fille, elle apprend le maniement des armes, les mathématiques et la géographie (ce qui va s’avérer très utile).
A 18 ans, Isabel épouse Alvaro de Mendaña , de plus de 20 ans son aîné. C’est un célèbre navigateur. D’ailleurs, le mec a découvert les îles Salomon l’année de naissance d’Isa ! Son rêve c’est de pouvoir repartir vers l’ouest pour découvrir le pacifique. Mais le problème c’est qu’il n’a pas d’argent. Malgré son aller-retour en Espagne pour convaincre le Roi Felipe de subventionner le voyage. Du coup, pour payer les bateaux (4), l’équipage, les réserves et tout le bordel, c’est pas évident. Enfin, jusqu’à son mariage avec la p’tite Isa. Bin, oui ! Il va utiliser la dot de sa femme plus l’argent du beau-père, ainsi que de nombreux investisseurs privés pour conquérir le cinquième continent !
À la conquête du monde
Lors du Départ, Isa a 27 ans. Il y a quatre bateaux, dont un qui est une véritable arche de Noé avec des couples de nombreux animaux (cheval, jument, poule, coq, vache, taureau, bref tu as compris). L’idée c’est quand même de coloniser. Il faut des hommes (il y en a 400), et de quoi s’assurer de pouvoir travailler, manger et se reproduire.
Les premières iles à être rencontrées par Isabelle et son mari seront surnommées : Les Iles marquises, en hommage à la Marquise de Mendoza, meilleure amie d’Isabel. Durant le voyage, les mecs vont souvent se mutiner, surtout les investisseurs. C’est vrai quoi, ils ont misé énormément de fric, et les mecs sont pas capables de trouver une île avec de l’or. Les tocards. Parmi les mutins, on peut citer Quiros, le pilote de l’expédition, il s’agit d’un marin aguerri qui déteste la présence d’une meuf sur le bateau, d’une meuf qui commande ! Ça le rend fou et va tenter plusieurs fois de la faire disparaître, notamment à la mort de Alvaro de Mendaña. Et oui, pas de bol, le mec meurt à l’autre bout du monde de la malaria sans avoir atteint son but. Aussi peu de temps avant de mourir, il nomme sa femme remplaçante, Isabel est désormais gouverneure ! Elle a TOUT le pouvoir. TOUT. Quiros doit lui obéir, elle a trouvé les fonds, réunis les soldats, lui n’est que pilote. Il est super véner, mais vu qu’Isabel n’hésite pas à massacrer ceux qui ne respectent pas son autorité… Il n’a pas d’autre choix que de la fermer et obéir !
Le trafic aux Philippines pour assurer la retraite au Pérou
Les équipages doivent rejoindre San Cristobal, ou encore les Philippines pour contrer la menace chinoise. Et oui. Les Chinois sont partout. Et vous savez ce qu’il font ? Ils copient l’art espagnol pour le revendre à moindre prix dans les colonies (en Amérique du Sud principalement). Les Chinois sont mal payés, mal traités (tout comme aujourd’hui) c’est une aubaine pour les colons. Par contre, les marchands espagnols font sacrément la gueule.
Lorsque Isabel et son équipage arrivent aux Philippines, ils sont accueillis comme des rois. Et pourtant, ils vont mettre en place un gros trafic. Très gros. Avec les Chinois. Lutter contre la colonisation chinoise d’iles, oui, ne pas en profiter pour se faire du fric, non ! Aussi, elle va travailler avec un certain Fernando de Castro, il est jeune, il est frais, il est aristocrate. Et elle, elle a le fric. Ils se marient, c’est une histoire qui roule. Enfin, jusqu’à ce que par un grand malheur. Fernando tombe de son cheval et devient impuissant… à partir de là, notre Isa va avoir quelques amants.
Isabel et son Fernando vont faire de nombreux allers-retours entre le Pérou et les Philippines. Dans un sens les bateaux sont pleins de victuailles pour les colons, dans l’autre sens, la cale est pleine de contrefaçons chinoises !
L’argent coule à flots, la retraire est assurée. Maintenant, les historiens manquent toujours de documents quant à la mort d’Isabel, certains disent en mer, au Pérou, et d’autres en Espagne.
Source: racontemoilhistoire.com

par EDNA  10

LIEN

MARDI

MARS
2016
PORTRAITS DE FEMMES
 
Isabelle Wilhelmine Marie Eberhardt est née le 17 février 1877 à Genève . Ecrivaine suisse, de parents d'origine russe, devenue française par mariage.
Fille illégitime, Isabelle est née d'une mère issue de la noblesse russe d'origine allemande, Nathalie de Moerder (née Eberhardt) et exilée et mariée au général Pavel de Moerder, et d'un père né en Arménie, Alexandre Trophimowsky, anarchiste et de pensée tolstoienne, qui était le précepteur des enfants avant la mort du général.
Elle est née et a grandi près de Genève à « la villa Neuve ».
Elle s'installe à Bône en Algérie avec sa mère en 1897. Isabelle préférait habiter les quartiers algériens plutôt que les quartiers européens qu'elle détestait .
Elle a eu durant son séjour bonois une relation avec Mohamed Khodja et commence à être attirée par la religion musulmane avant de finir par se convertir à l'Islam.
Aux côtés des Algériens, elle décide de vivre comme une musulmane et s'habille en homme algérien. Elle s'installe tout d'abord à Batna dans les Aurès en 1899 où l'on peut encore voir, dans le quartier populaire de Zmala, en face du Sidi Merzoug, la maison qu'elle a longtemps habitée et qui tombe en ruines.
Après la mort de sa mère, elle vit plusieurs mois en nomade entre Batna, bni Mzab et Oued Souf et rencontre Slimane Ehnni, musulman de nationalité française, sous-officier de spahi, soupçonné d'exercer des activités d'espionnage.
Lors d'un passage par le village de Behima (actuellement Hassani Abdelkrim) accompagnant Si El Hachemi chef religieux de la confrérie des Kadiryas, elle est victime d'une tentative d'assassinat le 29 janvier 1901 orchestrée par une confrérie soufie opposée à la sienne.
La même année, elle épouse Slimane (après avoir été contrainte de quitter l'Algérie par les autorités coloniales en 1900), et obtient ainsi la nationalité française.
Son mariage lui permet de revenir en Algérie, où elle collabore au journal arabophile El Akhbar dirigé par Victor Barrucand. Elle est envoyée à Aïn Sefra comme reporter de guerre pendant les troubles près de la frontière marocaine. Elle côtoie Maxime Noiré qu'elle qualifie de « peintre des horizons en feu et des amandiers en pleurs ».
En novembre 1903, à Beni Ounif, elle fait la connaissance du général Lyautey qui apprécie sa compréhension de l'Afrique et son sens de la liberté, disant d'elle: « elle était ce qui m’attire le plus au monde : une réfractaire. Trouver quelqu’un qui est vraiment soi, qui est hors de tout préjugé, de toute inféodation, de tout cliché et qui passe à travers la vie, aussi libérée de tout que l’oiseau dans l’espace, quel régal ! »
Le 21 octobre 1904, à Aïn Sefra, l'oued se transforme en torrent furieux et la ville basse, où elle résidait seulement depuis la veille, est en partie submergée.
Slimane est retrouvé vivant, mais Isabelle périt dans la maison effondrée. Elle repose dans le petit cimetière musulman Sidi Boudjemaâ à Aïn Sefra.
Ses récits ont été publiés après sa mort et présentent la réalité quotidienne de la société algérienne au temps de la colonisation française. Ses carnets de voyage et ses journaliers rassemblent ses impressions de voyage nomade dans le Sahara.

par EDNA  30

              
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